Microsoft a annoncé le 4 juin son intention d’acquérir GitHub, le plus grand référentiel de code open-source sur le web, qui héberge déjà 85 millions de référentiels de code et 28 millions de développeurs avec d’énormes entreprises comme Apple, Amazon et Google qui opèrent sur GitHub, Microsoft étant l’organisation la plus active sur le site avec plus d’un millier de ses employés qui y hébergent du code et de la documentation, concernant des projets versés à la communauté tels que PowerShell, Visual Studio Code ou le moteur JavaScript d’Edge.
Pour diriger la structure, l’actuel CEO, Chris Wanstrath, laissera sa place à Nat Friedman arrivé chez Microsoft en 2016 à la faveur du rachat de Xamarin, sa société à l’origine d’outils de développement d’applications mobiles.
Microsoft a de grands projets pour GitHub MarketPlace. Friedman a déclaré que Microsoft prévoit de tirer parti du marché pour rendre tous les outils et services de développement de Microsoft (dont la plupart sont des logiciels libres) accessibles à tous dans la communauté des développeurs.
Pourquoi ce rachat ?
GitHub est une entreprise privée qui tire son argent des clients d’entreprise, avec à la fois un service pour les référentiels privés hébergés sur le cloud et une version sur site de la pile logicielle GitHub. Pour générer des profits, l’entreprise a besoin de plus de clients professionnels et doit les acquérir à moindre coût. Or il se trouve que sa situation financière devenait précaire.
Et contrairement à une levée de fonds ou à une introduction en bourse, une vente à une autre société modifie quelque peu les paramètres : elle peut rendre le chemin vers la rentabilité beaucoup plus court. Une infusion de trésorerie n’offre aucun accès direct à ces clients d’entreprise dont GitHub a besoin. Vendre à Microsoft (ou Amazon, ou Google) ouvre l’accès à la portée existante de ces entreprises sur les marchés de l’entreprise. GitHub ne serait plus seul responsable de la construction de ses canaux de vente : il pourra tirer parti de ceux que possède déjà son nouveau propriétaire. Cette plus grande portée peut augmenter les revenus beaucoup plus rapidement qu’une simple injection de capital ne le pourrait jamais.
Evidemment ce raisonnement n’a pas fait sauter de joie les purs et durs de la communauté du logiciel libre, qui ont pour la plupart basculé sur Gitlab, mais hémorragie semble assez limitée et largement compensée par de nouveaux contributeurs rassurés par les engagements d’indépendance formulés par Satya Nadella et par un avenir plus serein de la plateforme du fait de ce rachat.
Ce point a évidemment été traité par Stéphane Sabbague lors du dernier Briefing Calipia …