Depuis l’arrivée de Satya Nadella aux commandes de Microsoft, cette société à fait du cloud une priorité en adoptant le slogan « Cloud first, Mobile first ».
Dans les faits, cela s’est traduit par d’importants investissement dans de nouveaux datacenters (on parle de milliards de dollars), l’intégration de supercalculateurs sur sa plateforme cloud Azure, la révision de son offre tarifaire, le renforcement de ses services sur sa plateforme cloud Azure, de belles avancées dans les domaines de l’Intelligences Artificielle et de l’Internet des Objets, etc.
Selon l’analyste James Cordwell, cité par CNBC, les changements organisationnels opérés par l’entreprise afin de mieux capitaliser son activité de cloud computing — dont la pièce maîtresse est Azure — devraient constituer un facteur clé de profit pour Microsoft. Pour Cordwell, « Azure a remplacé Windows comme plate-forme sous-jacente à l’offre d’entreprise de Microsoft, et nous prévoyons des revenus supérieurs à 100 milliards de dollars au cours de la prochaine décennie ».
Ces prévisions peut-être légèrement optimistes ne sont pas irréalisables dans la mesure où la croissance de l’entreprise dans le cloud est fulgurante. Au premier trimestre de son année fiscale 2018, Microsoft a dépassé ses objectifs de 20 milliards de dollars qu’elle s’était fixés pour son cloud et durant le premier trimestre de l’année fiscale 2018, Azure a enregistré une progression de 90 %. En avril dernier, Microsoft a présenté les résultats financiers de son troisième trimestre fiscal et comme on pouvait s’y attendre le chiffre d’affaire de son Cloud Intelligent a progressé de 17 % et celui des services cloud et produits Dynamics a évolué de 17 % également.
« Avec Microsoft Office 365, Microsoft occupe déjà une place de premier plan dans le marché des services et le potentiel de croissance reste élevé, car l’accessibilité accrue du modèle de diffusion cloud continue d’alimenter la base d’utilisateurs et de moderniser progressivement les offres de base », souligne Cordwell.
Toutefois, même si la croissance de Microsoft Azure demeure constante depuis plusieurs années, le leader incontesté du marché actuel demeure Amazon. Selon l’entreprise de recherche Synergy Research Group, Amazon détiendrait environ 33 % du marché de l’infrastructure cloud composé du cloud computing et storage, des services pour l’exécution d’applications et du cloud privé hébergé. Microsoft qui détenait 10 % du marché il y a un an aurait remonté la pente de 3 points en passant à 13 % selon les statistiques de la même entreprise. Google est un peu plus loin avec 6 % de part de marché.
Bien que l’écart entre Amazon et Microsoft reste encore grand, l’on note clairement que Microsoft (et depuis peu Google) grignote année après année des parts de marché dans ce secteur. Et d’après Cordwell « Nous modélisons Amazon Web Services et Azure qui atteindront [respectivement] 185 milliards de dollars et 115 milliards de dollars de chiffre d’affaires dans dix ans, ce qui représente environ 70 % de la part du marché combiné à l’époque ».
Cette prévision étant plus que corroborée par Forrester Research qui comme nous l’évoquions lors du Briefing Calipia de Juin prévoit dès 2020 une quasi domination du marché du Cloud public par Amazon Microsoft et Google.